Agriculteurs à Orléans
L'eau fait affluer 2.000 agriculteurs à Orléans
Publié le 07 mars 2008 - 00:50
http://www.larep.com/temps_forts_28-3690.html
Les manifestants refusaient les restrictions d'eau voulues par le préfet de région en 2008 pour préserver la nappe de Beauce. Leurs représentants ont réussi à négocier un compromis.
Près de 1.700 agriculteurs selon la police, 2.200 selon les organisateurs, se sont rassemblés dans le calme, mercredi matin, entre 9 h 30 et 12 h 30, sur le parvis de la cathédrale à Orléans (Loiret). Ils étaient venus de six départements (Loiret, Eure-et-Loir, Loir-et-Cher, Essonne, Yvelines et Seine-et-Marne), pour protester contre le projet du préfet de la région Centre, Jean-Michel Bérard, de réduire les volumes de prélèvements d'eau autorisés dans la nappe de Beauce. Ils entendaient faire pression sur l'ultime réunion de négociation entre l'administration et la profession, prévue le matin même à la préfecture, en vue de fixer les quotas d'irrigation de la campagne 2008. Et leur démonstration de force a payé : leurs représentants ont obtenu, in extremis, un compromis avec les services de l'État.
« Position équitable »
Les agriculteurs pourront prélever, d'avril à août prochain, 45 % du volume d'eau maximal qui leur est consenti en théorie, au lieu de 65 % l'an dernier. Le préfet souhaitait abaisser ce quota à 35 % pour prévenir les difficultés éventuelles en cas de sécheresse l'été prochain. Les organisations syndicales, en contrepartie, ont accepté de relever le seuil d'alerte qui impose aux exploitants d'arrêter l'irrigation 24 heures par semaine. Et elles ont également accepté de suspendre ces irrigations 48 heures par semaine si le niveau de trois rivières sur six alimentées par la zone centrale de la nappe de Beauce atteignait lui aussi un « seuil de crise ». « Nous sommes dans une position équilibrée et équitable », a estimé Xavier Beulin, vice-président de la FNSEA et président de la chambre d'agriculture du Loiret, à l'issue de la réunion.
La négociation a été tendue. Elle a duré près de trois heures. Plusieurs parlementaires du Loiret et d'Eure-et-Loir sont intervenus auprès du préfet, au cours d'une suspension de séance, pour l'inciter à assouplir ses positions.
Jacques Chavanes