fiche_biodiversité du marais
Mise à jour le 25/03/2008
Par caigneaux
la biodiversité du marais poitevin
La biodiversité du Marais Poitevin
1. La diversité biologique
« Le terme diversité biologique désigne la diversité des organismes dans tous les écosystèmes, terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques, ainsi que les complexes écologiques dont ils font partie. Elle englobe la diversité au sein des espèces (diversité génétique), la diversité des espèces et la diversité des écosystèmes. » Source PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement)
Environ 1,8 millions d’espèces sont actuellement inventoriées mais les estimations de la biodiversité vont de 3 à 30 millions d’espèces.
quelques données au plan mondial http://www.unep.org/Geo/geo3/french/220.htm
quelques données au plan européen http://www.unep.org/Geo/geo3/french/242.htm
2. Extinction des espèces
« D’après les chercheurs, les espèces ont une durée de vie moyenne de 1 à 10 millions d’années. La création et l’extinction d’espèces sont considérées comme des phénomènes naturels qui assurent le renouvellement et la continuité de la vie. Cependant des actions d’origine anthropique, telles la destruction et la fragmentation des habitats, les prélèvements excessifs et l’introduction d’espèces allochtones ont provoqué une augmentation du taux d’extinction qui ne permet plus le renouvellement des espèces et qui provoque une baisse de la biodiversité. Actuellement, on estime ( IUCN, 2003)que le taux d’extinction des espèces est 1 000 à 10 000 fois supérieur à ce qu’il serait naturellement. » &nbsnbsp; Source ORE Poitou-Charentes
Allons-nous vers une sixième grande crise d’ extinction ?
Cf. Anne Teyssèdre http://adpf.deleg.oxymium.net/adpf-publi/folio/biodiversite/pdf/chap2.pdf
Quelles sont les espèces en danger ?
Cf._Liste rouge UICN des espèces en danger (en anglais) http://www.redlist.org/
3. Zones humides et biodiversité
La biodiversité des zones humides est remarquable ; elle doit être conservée.
Cf. Zones Humides n° 38
Cf. Wetlands International
4. Espèces patrimoniales des zones humides
(quelles espèces, quelle protection, quelle gestion ?)
4.1 Faune ( anguille, loutre, héron, cuivré des marais,…)
-
L’Anguille, une espèce non protégée :
Emblématique des marais, l’anguille européenne (Anguilla anguilla) est une espèce en déclin. Les populations diminuent partout en Europe.
Considérée comme nuisible jusqu’en 1984, actuellement classée comme vulnérable dans la Liste Rouge des espèces menacées en France, cette espèce migratrice ne bénéficie d’aucune protection au niveau européen ou international.
Cf.ZH38 (p12-13)
Cf. fiche PIMP
Consulter le Tableau de Bord Anguille présenté par LOGRAMI ( Loire Grands Migrateurs )
en particulier la rubrique « Documents-Indicateurs »
« Le Tableau de Bord Anguille du Bassin de la Loire, des Côtiers vendéens et de la Sèvre Niortaise est un dispositif régulier d'acquisition des caractéristiques de la fraction de population et du milieu.
L'objectif est de se donner les moyens d'une gestion et d'un développement durable de l'espèce.
Il fournit des indicateurs permettant de fixer des niveaux d'alerte et d'évaluer les impacts des mesures de gestion. Pour ce faire, le Tableau de Bord utilise toutes les données disponibles sur l'anguille et son habitat auprès des administrations, scientifiques et usagers sur l'ensemble des réseaux hydrographiques concernés. »
Le Tableau de Bord constitue l'interlocuteur du Bassin Loire dans le Programme INDICANG (Inter Reg IIIb). »
Suivi de la passe des Enfreneaux sur la Sèvre Niortaise depuis 1983 (et depuis 2001 par le PIMP)
« Pêche à l'anguille, saison 2005-2006 :
La pêche en amateur de la civelle est interdite pour une durée d'un an sur le bassin de la Loire, les côtiers vendéens et la Sèvre niortaise.
Le préfet de la région Pays-de-la-Loire a décidé, après consultation du comité de gestion des poissons migrateurs (COGEPOMI), d'interdire la pêche de loisir de la civelle sur l'ensemble du périmètre du COGEPOMI de la Loire, des côtiers vendéens et de la Sèvre Niortaise.
Cette mesure prise par arrêté préfectoral 749/DIREN en date du 29 novembre 2005 s'applique aux pêcheurs amateurs pour une durée d'un an et concernera les départements de Loire-Atlantique et de Vendée sur l'ensemble de leur territoire jusqu'à la limite transversale de la mer, ainsi que le département de Charente-Maritime pour le bassin de la Sèvre Niortaise jusqu'à la limite transversale de la mer. Une telle mesure a déjà été prise dans d'autres régions.
On observe depuis de nombreuses années, une très grande régression et une grande fragilité des stocks d'anguilles qui est le seul poisson péché à tous les stades de sa vie. »
Cette mesure prise par arrêté préfectoral 749/DIREN en date du 29 novembre 2005 s'applique aux pêcheurs amateurs pour une durée d'un an et concernera les départements de Loire-Atlantique et de Vendée sur l'ensemble de leur territoire jusqu'à la limite transversale de la mer, ainsi que le département de Charente-Maritime pour le bassin de la Sèvre Niortaise jusqu'à la limite transversale de la mer. Une telle mesure a déjà été prise dans d'autres régions.
On observe depuis de nombreuses années, une très grande régression et une grande fragilité des stocks d'anguilles qui est le seul poisson péché à tous les stades de sa vie. »
Extrait site DIREN Pays de Loire (janvier 2006)
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La Loutre d’Europe, une espèce protégée :
la Loutre (Lutra lutra) est l’un des plus grands mustélidés d’Europe.
Ce carnivore se nourrit essentiellement de poissons et de petits amphibiens (grenouilles, crapauds).
L'anguille constitue plus de 50% de son alimentation dans le Marais Poitevin.
Partout présente en France au début du 20ième siècle, considérée comme nuisible, chassée et piègée pour sa fourrure, la Loutre d’Europe devient « espèce non chassable » en 1972 ; elle est intégralement protégée depuis 1981.
La population, estimée en 1930 à 50 000 individus, a constamment régressé jusqu’en 1975. On estime aujourd’hui qu’elle est de l’ordre de 2000 individus.
Outre la chasse et le piégeage, de nombreux facteurs peuvent expliquer la diminution de la population : l’assèchement des zones humides, la construction de barrages, le recalibrage des berges, la destruction des ripisylves, la pollution de l’eau par les pesticides (qui diminuent sa capacité de reproduction) et… les collisions automobiles.
Cette espèce est actuellement protégée, ainsi que ses habitats, par :
- l’ annexe I de la convention de Washington (interdiction du commerce international).
- l’ annexe II de la Convention de Berne (espèce strictement protégée).
- les annexes II et IV de la Directive européenne 92/43 concernant la conservation des habitats naturels , de la flore et de la faune (Directive « Habitats »).
Après une lente phase de reconquête, la population du Massif Central, en expansion vers l’ouest depuis 1990, et celle du Marais Poitevin ont depuis peu effectué leur connexion.
Cf. ZH 38 ( p23-25)
Cf. fiche loutre PIMP
Cf. fiche loutre 1355_ Natura 2000 (2 documents avec carte de répartition)
Cf. site Groupe Loutre de la SFEPM : http://www.sfepm.org/loutre.htm
- Les Oiseaux :
Le Marais Poitevin est un des sites majeurs en France pour la conservation des oiseaux d’eau. Il est classé en ZPS (Zone de Protection Spéciale) et ZICO (Zone d’Intérêt Communautaire ).
- superficie de la ZPS après extension (arrêté du 23/12/2003) : 68 023 ha (11251ha en Charente Maritime, 9063 ha en Deux-Sèvres, 47745 ha en Vendée)
- superficie totale de la ZICO : 78 063 ha
Plus de 20 000 oiseaux d’eau (de l'ordre de 50 000 en fait) y sont dénombrés chaque année en période hivernale et en halte migratoire, atteignant le seuil numérique établi par la Convention de Ramsar pour évaluer l’importance internationale des sites pour les oiseaux d’eau.
Dans la liste des espèces inventoriées, 73 sont protégées, 60 sont menacées au niveau national et 39 espèces nicheuses sont menacées dans la région
Espèces de l’annexe I de la directive Oiseaux :
si l’on considère toutes les espèces d’oiseaux nicheurs, migrateurs et hivernants, ce ne sont pas moins de 60 espèces de l’annexe I qui sont présentes.
Les espèces suivantes présentent des effectifs qui atteignent ou dépassent les seuils des critères ZICO :
Bihoreau gris : 110 couples nicheurs
Aigrette garzette : 600 couples nicheurs
Héron pourpré : 350 couples
Les Barges rousses hivernantes et migratrices se concentrent dans un nombre réduit de sites côtiers, dont la baie de l’Aiguillon, qui figure parmi les cinq sites principaux au niveau national.
La Guifette noire est un oiseau nicheur très localisé en France. Près de 10 % de la population nationale se reproduit dans le Marais Poitevin (27 à 37 couples).
Parmi les espèces qui ne figurent pas dans l’annexe I de la directive Oiseaux :
le marais poitevin représente un site de halte migratoire essentiel pour la Barge à queue noire et le Courlis corlieu, qui le fréquentent à raison de milliers d’individus chaque printemps (40 000 à 80000 barges et 9 000 à 17 000 courlis corlieu). C’est le premier site national pour ces deux espèces au passage.
le Marais Poitevin abrite des effectifs considérables de plusieurs espèces nicheuses protégées ou menacées en France. C’est le cas du Héron cendré (980 couples), du Héron garde-bœufs (160 couples).
Source LPO
Cf. carte Hérons ORE
4.2 Flore
Un certain nombre de plantes protégées se retrouvent dans les prairies naturelles :
- dans les prairies naturelles du Marais Mouillé, principalement situé à l’est du Marais Poitevin :
la Fritillaire pintade (Fritillaire meleagris), protégée en région Pays de la Loire mais pas en Poitou-Charentes.
- dans les prairies naturelles du Marais subsaumâtre, plutôt situé à l’ouest du Marais Poitevin :
l’Iris bâtard (Iris spuria), espèce en régression, protégée dans les régions Pays de la Loire et Poitou-Charentes.
5. Espèces envahissantes des zones humides
(quelles espèces, quelle origine, quelle gestion?)
Des espèces exotiques d’introduction ancienne ou récente, volontaire ou non, tendent à entrer en concurrence avec les espèces locales.
Se débarrasser d’animaux dans un milieu considéré comme sans valeur n’était sans doute pas un problème à une certaine époque mais les conséquences à long terme attestent du déséquilibre provoqué.
La limitation, l’éradication sont-elles possibles, souhaitables ?
Cf. site du Forum des Marais Atlantiques ( Rochefort)
dossier documentaire espèces animales envahissantes
dossier documentaire plantes aquatiques envahissantes
Cf. Sepanso _Sud Ouest Nature n°120_121
5.1 Faune (ragondin, grenouille taureau, tortue de Floride, écrevisse de Louisiane,…)
- Le Ragondin (Myocastor coypus)
Cette espèce de rongeur originaire d'Amérique du Sud a été introduite en Europe au XIXe siècle pour sa fourrure.
Relâché ou échappé, le ragondin a colonisé toutes les zones humides de France.
Herbivore, il peut occasionner de dégâts importants dans la végétation aquatique et les cultures ; il provoque également l’affaissement des berges par le creusement de terriers.
Cette espèce, classée nuisible, ne peut pas être éradiquée mais seulement régulée.
La destruction des ragondins s’effectue par tir, piégeage et empoisonnement. Cette dernière méthode peut être préjudiciable à d’autres espèces car les appâts contiennent un anticoagulant, la bromadiolone.
5.2 Flore
Depuis le milieu des années 1990, la prolifération des végétaux exotiques dans
les zones humides a considérablement augmenté, principalement pour la jussie.
Des opérations de limitation de la progression de certaines de ces espèces sont en cours.
Cf. Plantes invasives en France . Serge MULLER . décembre 2004. Collection Patrimoines naturels - MNHN
- La Jussie (Ludwigia grandiflora)
Phanérogame aquatique (Onagracées) originaire d’Amérique du Sud, cette espèce se répand facilement par bouturage.
Un recensement et des opérations de limitation sont en cours sous l’égide de l’Institution de la Sèvre Niortaise
Cf. fiche ORE 383 Jussie (cartographie)
- Le Baccharis (Baccharis hamilifolia)
Originaire d’Amérique, cet arbuste (Astéracées) tend à devenir envahissant.
Une opération de destruction, menée sur plusieurs années, est en cours dans la lagune de la Belle Henriette (programme LIFE Nature)