La concurrence entre la crépidule et la coquille St-Jacques.
Mise à jour le 25/03/2008
Par laforge
Synthèse sur les influences de la crépidule sur le développement de la coquille St Jacques.
Compte rendu d'une communication de Gérard Thouzeau au colloque Sciences et Ethique . Novembre 2005.
La crépidule est arrivée en rade de Brest vers 1949. Des recensements ont été pratiqués en 1979 et en 1995, qui montrent clairement que les zones colonisées sont en extension (cf carte ci-dessous). L'estimation quantitative de sa biomasse était d'environ 18000 tonnes en 1995 et elle continue à progresser depuis.
Dans un premier temps, les crépidules constituent un support pour la macrofaune et diverses espèces voient leur population augmenter. Mais, par la suite, l'effet s'inverse et l'extension de la crépidule porte atteinte à la biodiversité. Elle menace notamment la coquille St-Jacques pour trois raisons.
- Les crépidules produisent beaucoup d'excréments : 18000 tonnes de crépidules produisent environ 850000 tonnes de biodépôts en poids frais, ce qui représente 11000 tonnes de matière organique en poids sec. Cette matière organique est piégée par le sédiment. La prolifération de la crépidule se traduit ainsi par un envasement progressif des fonds marins qui réduit la biodiversité. En particulier, les jeunes coquilles ne peuvent plus s'implanter sur le fond.
- La fixation de crépidules sur les valves supérieure ou inférieure des coquilles St-Jacques (phorésie) freine également leur croissance. Pour un âge donné, les individus crépidulés sont systématiquement plus petits et plus légers que ceux qui ne le sont pas.
- La crépidule se révèle indifférente aux blooms toxiques signalés en rade de Brest (autant d'individus se développent avec ou sans bloom). Elle profite ainsi de la place laissée vacante par les espèces sensibles au bloom, dont fait partie la coquille St-Jacques (100% de mortalité larvaire et post-larvaire sur certaines zones lors des blooms).
- définition: benthique.