évaluation des stocks d'Ulves échoués au moulin Blanc
Estimation des stocks d’Ulves échoués au Moulin Blanc. Analyse du comportement saisonnier d’accumulation d’algues du site et recherche d’un indicateur de suivi optimisé.
Préprogramme de lutte contre les marées vertes en rade de Brest réalisé par le CEVA et demandé par Brest Métropole Océane en décembre 2000
La taille réduite du site, limité à la plage du Moulin Blanc, nous conduit à préconiser une méthode par relevés directs sur le terrain, sans recours à la photo aérienne.
Elle a consisté, sur la base de méthodologies développées par le CEVA, à reporter sur une base cartographique géoréférencée les limites des dépôts d’algues vertes échoués à un instant « t » sur l’estran du Moulin Blanc. Les données surfaciques obtenues par l’intermédiaire de la technique de « pesée de calque » ont été, afin d’évaluer les biomasses d’algues vertes en place, associées aux informations pondérales obtenues à partir d’échantillonnages de terrain.
Les biomasses d’ulves ont été évaluées au moment de la basse mer (coefficient de marée 97) le 10 septembre 1999 c’est-à-dire durant la période où les échouages et les ramassages d’algues vertes semblent culminer
Résultats.
Tableau 1
ESTIMATION DES BIOMASSES D’ALGUES VERTES AU MOULIN BLANC (mission du 10 septembre 1999) | ||
| Surface/volume | Biomasse |
Haut de plage (andain)* | 10 m3 | ~ 10 t |
Estran | 1,4 ha | 30 t |
Zone immergée | >>1,2 ha | >> 30 t |
* ramassage effectué le jour de l’estimation de biomasse
Au Moulin Blanc, toujours d’après les observations réalisées par le PAE, les échouages d’Ulves étaient présents dès les premières observations (15/04/99). Les algues échouées en haut de plage (andains) sont régulièrement ramassées, ce qui, bien sûr est susceptible de perturber l’appréciation de la montée en charge du site . Sur la zone médio-littorale, les dépôts d’algues vertes sont relativement stables à partir de la mi-mai et sont maximum à partir de mi-juin. La densité de ces échouages augmente au fur et à mesure que l’on se rapproche de l’enrochement abritant l’exutoire du Costour. Les données surfaciques recueillies par l’observateur local au cours de la saison ont permis de construire un histogramme représentant le taux de recouvrement de l’estran par les algues (Fig. 1). En moyenne, les algues recouvrent environ 15% de l’estran avec un maximum de 18 % à la mi-juin.
Fig. 1 : Evolution saisonnière du taux de couverture des dépôts d’algues vertes sur l’estran du Moulin blanc en 1999
La fréquence d’observation ne permet pas de relier la répartition des algues sur la plage (qui apparaît d'ailleurs elle aussi relativement stable, selon la configuration typique de la Fig., avec des conditions météorologiques particulières ou des phases de ramassage.
Fig. 3: évolution saisonnière des quantités d’algues vertes contenues dans le ramassage régulièrement effectué sur la plage du Moulin Blanc en 1999 (données CUB)
Conclusions
· La zone est caractérisée par une installation relativement tardive de la marée verte : démarrage à l’exutoire du Stang Alar (plage du Moulin Blanc) et sur la vasière de Kermeur fin mai, avec un maximum de biomasse sur estran atteint en juillet-août et un ramassage important sur la plage du Moulin Blanc devenant nécessaire en fin de saison (septembre-octobre). Le secteur de la plage situé au niveau de l’exutoire du Costour n’est réellement touché qu’à partir du mois de juillet. Un large dépôt d’Ulves sous faible épaisseur d’eau séjourne devant la plage du Moulin Blanc pendant toute la période de marée verte, avec des quantités sans doute de plusieurs fois supérieures à celles mesurable sur l’estran (30 T sur estran début septembre).
· On peut ainsi considérer que la période à laquelle a été effectuée l’estimation de biomasse sur la plage du Moulin Blanc était représentative d’un maximum annuel dans le site. Mais il reste à préciser l’importance quantitative et les limites géographiques de la masse d’algue stockée sous faible épaisseur d’eau devant le Moulin Blanc (Fig.10), et qui est susceptible de voir sa croissance et sa composition chimique influencée par les rivières débouchant dans le site.