Le comité local des pêches et la naissance de l'écloserie
Le comité local des pêches gère la pêche sur une portion de littoral allant de Saint-Nic en Baie de Douarnenez à Locquirec près de Morlaix, y compris la rade de Brest, soit au total 300 bateaux.
Dans la rade de Brest, cela concerne 50 bateaux qui pêchent les coquillages suivants :
- coquilles Saint Jacques 350 à 400 t/an
- praires 150 t/an
- pétoncles noirs et blancs
- huîtres 30 t/an
L'objectif du comité local des pêches est d'organiser la pêche et de répondre aux attentes des professionnels. Chaque pêcheur paie une taxe pour contribuer à son financement.
Instruments mis en place par comité local des pêches
* l’organisation des producteurs spécialisée dans la gestion des quotas de pêche (coopérative de gestion)
* la criée de Brest
* l’écloserie du Tinduff : l'écloserie-nurserie du Tinduff produit des larves et des post-larves de coquilles St-Jacques. Elle a été mise en place au début des années 80 pour tenter d'éviter la disparition de cette espèce emblématique de la rade de Brest, avec l'aide des pouvoirs publics. Elle est aujourd'hui autofinancée par les cotisations des pêcheurs. Les juvéniles produits par l'écloserie ont une double destination : un semis extensif sur des gisements naturels ouverts à la pêche dans le cadre de la réglementation usuelle et un semis intensif sur une réserve où le dragage n'est autorisé qu'au bout de trois ans. Le semis intensif a lieu dans une zone différente chaque année : cette rotation vise à permettre une "récolte" annuelle. Celle-ci s'effectue sur décision du comité local des pêches, qui alloue un quota individuel non transférable à chaque bateau disposant d'une licence. Hors réserve, chaque armement est autorisé à pêcher 60 jours maximum par an choisis sur 90 jours proposés sur une période allant d’octobre à mars.
Les axes de réflexion actuels
* La coquille St-Jacques réimplantée n’est pas capable de relancer le pool pour plusieurs raisons : parasites ; antifooling ; crépidule. La pêche à la coquille a été arrêtée de décembre 2004 à avril 2005 en raison de la contamination des coquilles par une espèce toxique de Pseudo nitzschia, ce qui a perturbé certains armements déjà fragilisés.
* Interrogation autour du développement de la crépidule. Elle apporte de la silice aux diatomées qui forment l'une des composantes du phytoplancton, mais entre en concurrence avec la coquille : il y a une relation de partage du territoire entre la crépidule et la coquille St-Jacques. On enlève 5000t/an de crépidule pour la broyer et produire un amendement calcaire.
* Interrogation sur le rôle des nitrates apportés par les fleuves côtiers (la quantité a doublé en 20ans). Marées vertes : à l’entrée de l’Elorn, pendant l’hiver, les algues en trop grande quantité sont chalutées au large. Il faudra penser à leur transformation en tant que déchets environnementaux.
* La disponibilité du phytoplancton ne semble pas être un facteur limitant.
* Projet 2015 : un rééquilibrage des populations halieutiques est envisagé avec différents projets : Natura 2000 sur l’Aulne, directive cadre sur l’eau, SAGE (schéma d'aménagement et de gestion des eaux), contrat de baie (BMO).