Les différentes parties du bassin versant du lac de Courtille sont autant de sources potentielles de production de phosphore.

Dans la forêt, il n'y a aucun déversement d'engrais, la seule production que l'on doit prendre en compte est donc la production annuelle de phosphore qui est estimée à 5kg/km²/an. Cette production correspond à une perte entraînée par les eaux d'infiltration.

Pour ce qui est des habitations non raccordées à un réseau d'assainissement on peut déterminer la production annuelle de phosphore en sachant qu'un homme perd chaque jour 4g de phosphore par l'urine et les excréments.

Quant à l'exploitation agricole, le phosphore est produit par les animaux ainsi que par les engrais déversés dans les prairies.

En élevage, les valeurs d'alimentation et de déjections sont exprimées en UGB (Unité Gros Bétail) correspondant à une vache adulte. Pour les animaux plus petits, ces mêmes valeurs sont exprimées en fraction d'UGB. Ainsi pour les bovins on a les équivalences suivantes :

1 vache = 1 taureau = 1 UGB

1 génisse de 2 à 3 ans = 0,6 UGB

1 génisse de 1 à 2 ans = 0,3 UGB

1 veau de 0 à 12 mois = 0,2 UGB

L'UGB de déjection est de 45kg/jour. La concentration en phosphore de ces déjections est de 1,2g/kg.

La conduite de cette exploitation agricole est telle que le bétail passe la moitié de l'année en prairie (pacage) et l'autre moitié en stabulation. Pendant la période de stabulation, les déjections sont stockées puis épandues comme engrais organiques dans les prairies. A cela l'agriculteur ajoute des engrais minéraux dont la part de phosphore est de 25kg/ha.

D'une manière générale, les engrais libèrent des sels minéraux dans le sol qui sont ensuite absorbés par les plantes, ce qui permet leur croissance. Cependant une partie des sels minéraux sont entraînés par les eaux d'infiltration, c'est ce que l'on appelle le lessivage. Les valeurs de lessivage sont de 5% pour les déjections disséminées directement par les animaux lors du pacage et de 1% pour les engrais qu'ils soient organiques ou minéraux.

L'étude de ces différentes parties permet d'évaluer la production totale de phosphore du bassin versant du lac de Courtille. Ce bilan sera intéressant à comparer avec ce qui est apporté les arrivées d'eau dans le lac, car les eaux d'infiltration alimentent la nappe phréatique qui elle-même alimente les cours d'eau et les sources.