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Sibelle Maksoud - Paléontologue

Mise à jour le 06/01/2019
Par Isabelle Veltz

 

  SIBELLE MAKSOUD - Maitre de Conférences à l'Université Libanaise

Dr Sibelle Maksoud née le 25 décembre 1988, est géologue, enseignant chercheur à l’Université Libanaise. A fait sa thèse à Brest (France) sur la micropaléontologie du Crétacé inférieur du Liban.

Ses travaux de recherches ont porté surtout sur l'analyse de microfossiles de séries crétacées du Liban, plus précisément ceux observés dans un intervalle compris entre -130 et -110 millions d'années.

Elle a contribué à des découvertes significatives, qu'il s'agisse d'empreintes de pattes de dinosauriens, de gisements d'ambre (à inclusions biologiques : insectes, ...), de macrofossiles (ammonites aptiennes et rudistes) ou d'autres microfossiles (charophytes barrémiennes).

 

Ses travaux participent au renouveau de la (micro-) paléontologie libanaise. En dehors de la micropaléontologie et de l'étude des paléoenvironnements, elle a aussi contribué à l'établissement d'un nouvel étage régional, le Jezzinien, qui servira de point de calage pour une refonte complète de l'échelle stratigraphique du Liban.

L’article publié sur « le Jezzinien » (Maksoud et al., 2014) a immédiatement effectué une réussite inégalée pour la géologie libanaise et du proche Orient, puisque depuis sa publication en 2014, ce papier a été cité dans une trentaine d’articles scientifiques spécialisés de très haut niveaux. Des comparaisons et des corrélations stratigraphiques significatives ont été effectuées entre le nouvel étage géologique régional et les formations géologues équivalentes, et ceci à l’échelle mondiale. Par ailleurs et dans le cadre de la caractérisation du nouvel étage géologique créé, des nouvelles espèces d'algues fossile du Liban découvertes ont été décrites. L’association micropaléontologique (typiquement téthysiennes Sud) a contribué aux corrélations holostratigraphiques de haute résolution avec la région du Golfe Persique, plus spécifiquement l’étage régional le Kharaïbien (connu comme unité de réservoir "Thamama II" dans l'industrie du pétrole).

La plus récente découverte au sein du Jezzinien est le site de piste de dinosaures à Batha sur le bord de la route de Harissa à Ghosta (Keserwan, Liban Central). Des traces de pas sont exposées au sommet de deux bancs de calcaires du Jezzinien sur une superficie d'environ 1000 m2. Ces empreintes correspondent probablement à au moins trois groupes différents de dinosaures (Sauropodes, Théropodes et Ornithopodes). Ce site devrait être protégé afin de permettre la réalisation des recherches scientifiques taxinomiques plus poussées.

Elle a été membre dans plusieurs projets nationaux (financés par le CNRS) ou d’autres internationaux comme CEDRE ou financés par l’Académie des Sciences Chinoise nécessitant des collaborations avec des universités et des instituts étrangers. Le fruit de ses projets était évidemment des publications dans plusieurs journaux internationaux à comité de lecture comme Scientific Reports : dans ce projet il était possible d’étudier (avec des collègues espagnols, français et libanais) des couches lacustres de la plaine de la Bekaa libanaise dans lesquelles ont été trouvés des dents de mammifères fossiles. Ces derniers ont été décrits et attribués à un nouveau genre et espèce (Proafricanomys libanensis) représentant du chainon manquant de la famille des Ctenodactylidés (les goundis). Cette découverte a permis de retracer l’histoire évolutive de cette famille qui a des représentatifs actuels dans le Maghreb africain, et dont l’origine est asiatique. Ainsi, il a été possible de dater les couches lacustres de la Bekaa à 9 millions d’années alors que l’âge admis jusqu’alors était de 6 millions d’années.

Ses découvertes ont suscité l'intérêt des médias régionaux et internationaux, aussi bien que des articles de journaux et des reportages télévisés ont été diffusés (Le Monde, L'Orient-le Jour, Arabia TV, Mariam TV, ...).

Elle a participé à plusieurs congrès, récemment sa dernière participation a été couronnée en octobre dernier à Chypre par le prix de meilleure présentation délivrée par l’Institut Français du Pétrole (IFP).