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Pourquoi Paris n’est pas la ville la plus polluée du monde

Les méthodes de mesure et de surveillance de la qualité de l’air sont loin d’être les mêmes d’un pays à l’autre. Ce qui conduit à des indices très différents, difficilement comparables.

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Publié le 19 mars 2015 à 18h55, modifié le 19 août 2019 à 13h05

Temps de Lecture 3 min.

Paris a connu un pic de pollution mercredi 18 mars.

A peine diffusée par Le Parisien jeudi 19 mars, l’information s’est vite propagée sur le Web : mercredi, Paris aurait battu le triste record de la ville la plus polluée du monde, devant Shanghaï . L’indice de pollution de la capitale française aurait atteint le niveau de 127, contre 106 pour la mégapole chinoise.

A l’origine de ce classement, Plume Labs, entreprise française de high-tech qui développe des outils de suivi de la pollution heure par heure pour les citoyens. Tout en réfléchissant à la conception de micro-capteurs que tout individu pourrait utiliser, la toute jeune start-up propose, depuis un an sur son site Internet, une carte de l’état de la pollution et de son évolution dans une soixantaine de villes du monde. « Nous nous appuyons sur les mesures réalisées par les réseaux de surveillance publics, comme AirParif [l’observatoire de la qualité de l’air en Ile-de-France]. Et nous cherchons à unifier les données recueillies pour créer un indice commun à l’ensemble des villes », explique Romain Lacombe, co-créateur de Plume Labs.

Problème de méthodologie

Leur conclusion est discutable : les méthodes de mesure et de surveillance sont loin d’être les mêmes d’un pays à l’autre. Ce qui conduit à des indices très différents, difficilement comparables. Et le classement ne compte qu’une soixantaine de villes.

L’Europe, elle, s’est dotée d’un site d’information commun en temps réel sur le niveau de pollution de ses grandes villes – Cite Air –, mais il a fallu pratiquement quatre ans pour élaborer un outil scientifiquement fiable, compréhensible et utilisable par les citoyens. « Cet outil fournit l’évolution de la pollution heure par heure dans 111 villes. Ces informations instantanées ne peuvent cependant pas être utilisées pour faire des comparaisons. Le seul moyen de comparer des niveaux de pollution est de faire une moyenne sur l’année », souligne Karine Léger de AirParif.

Pollution bien moindre qu’en Asie

Mercredi, Paris a bel et bien connu un fort pic de pollution. Le seuil d’alerte – atteint quand la concentration moyenne de particules fines dépasse 80 microgrammes par mètre cube (µg/m3) d’air – a été largement franchi dans la journée. Pour la pollution de fond, à l’écart du trafic, les relevés ont enregistré jusqu’à 95 microgrammes de particules fines par m3. Près des grands axes de circulation, il y a même eu des pics à plus de 120 microgrammes par m3. Un niveau élevé, mais sans commune mesure avec celui observé dans d’autres métropoles du monde, notamment asiatiques.

Lire : Pollution de l’air : quels sont les risques pour la santé ?

En mai 2014, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié une base de données sur la qualité de l’air dans 1 600 villes de 91 pays en moyenne annuelle. L’OMS fixe le seuil limite à 20 µg/m3 pour la concentration moyenne annuelle de particules fines PM10 (d’un diamètre égal ou inférieur à 10 micromètres) dans l’air. Or, si ce seuil est largement dépassé dans de nombreuses métropoles, les records sont beaucoup plus élevés que ceux enregistrés à Paris mercredi.

Lire : La pollution de l’air touche neuf citadins sur dix dans le monde

Dans la capitale, le niveau moyen annuel de concentration de PM10 s’élève, selon l’OMS, à 24 µg/m3. Rien à voir, donc, avec le Pakistan, qui apparaît comme l’Etat le plus à risques : dans la ville de Peshawar, dans le nord-est du pays, on atteint un niveau de concentration de 540 µg/m3. La ville voisine de Rawalpindi n’est pas mieux lotie (448 µg/m3). L’Inde est aussi pointée du doigt, avec plusieurs villes très polluées comme Gwalior (329 µg/m3) au sud de New Delhi et Raipu (305 µg/m3), dans le centre du pays.

En Chine, où la question de la pollution de l’air est devenue un enjeu pour les autorités, une vingtaine de villes – dont Pékin – dépassent les seuils sanitaires recommandés par l’OMS, avec un niveau de concentration annuel compris entre 100 et 150 µg/m3.

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« Après une bonne pluie, Pékin peut s’avérer moins pollué que Paris suite à quatre jours d’anticyclone, admet Jean-Félix Bernard, président de AirParif. Mais sur la pollution de fond, Paris, bien que souvent au-dessus des seuils réglementaires, est loin d’atteindre les mêmes niveaux que Pékin, Téhéran ou New Delhi. »

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